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et phobies, qu'on pourrait nommer frawmatiques, se rattachent
aux symptômes de l’hystérie. 2Ce groupe & part il faut distinguer: A) les obsessions
vraies; B) les phobies. La différence essentielle est la suivante.Il y a dans toute obsession deux choses: 1° une idée qui
s'impose au malade; ⑳ un état émotif associé. Or, dans la
classe des phobies, cet état émotif est toujours l'angoisse, pen-
dant que dans les obsessions vraies ce peut être au même titre
que l'anxiété un autre état émotif, comme le doute, le remords,
la colère. Je tâcherai d'abord d'expliquer le mécanisme psycho-
logique vraiment remarquable des obsessions vraies, qui est bien
différent de celui des phobies.T
A.Dans beaucoup d'obsessions vraies, il est bien évident que
l’état émotif est la chose principale, puisque cet état persiste
inaltéré pendant que l’idée associée est variée. Par exemple, la
fille de l’observation I, avait des remords, un peu en raison de
fout, d'avoir volé, maltraité ses sœurs, fait de la fausse monnaie,etc. Les personnes qui doutent, doutent de beaucoup de choses
à la fois ou successivement. C'est l'état émotif qui, dans ces —
cas, reste le même: J'idée change. En d’autres cas l’idée aussi —
semble fixée, comme chez la fille de l'observation IV, qui pour- =
suivait d’une haine incompréhensible les servantes de la maison
en changeant pourtant de personne. ;
Eh bien, une analyse psychologique scrupuleuse de ces -
cas montre que Vefat émotif, comme tel, est toujours justifié. La
flle I, qui a des remords, a de bonnes raisons; les femmes de
lobservation III qui doutaient de leur résistance contre des
tentations savaient bien pourquoi; la fille de l'observation IV,
qui détestait les servantes, avait bien le droit de se plaindre,
etc. Seulement, et c'est dans ces deux caractères que consiste |
l'empreinte pathologique: 1) l’état émolif s'ést éternisé, 2) l'idée
associée west plus l'idée juste, l'idée. originale, en rapport avec
Tetiologie de Vobsession, elle en est un remplaçant, une substitution,
La preuve en est qu'on peut toujours trouver dans les anté-
cédents du malade à l’origine de l’obsession, l'idée originale, sub-
stituée. Les idées substituées ont des caractères communs, ellesS.
respondent å des impressions vraiment pénibles de la vie
elle de Vindividu que celui-ci s’est efforcé d’oublier. Il a
‘ussi seulement à remplacer l’idée inconciliable. par une autre
mal appropriée à s'associer à l’état emotif, qui de sonôté est resté le même. C'est cette mésalliance de l’état emotif
de l’idée associée qui rend compte du caractère d'absurdité |
re aux obsessions. Je veux rapporter mes observations, et
onner une tentative d'explication théorique comme conclusion."Obs. I. — Une fille qui se faisait des reproches, qu'elle savait ab-
les, d'avoir volé, fait de la fausse monnaie, de s い マ conjurée, ete. ., selon |.
ecture journaliére. 5Redressement de la substitution. — Elle se reprochait Ponanisme qu "elle
iquait en secret sans pouvoir y renoncer. :
— Elle fut guérie par une observation scrupuleuse qui Vergy de se
urber. A 2
“Obs. IT. — Jeune homme, étudiant on médecine, qui souffrait d'unee
Obs. III. | Plusieurs femmes c qui se. Va de l'obsession de
jeter par la fenêtre, de pos leurs enfants avec e sp zrFES
f a pas du tout. satisfaites dans Je mariage, se det attaient ntre les
lésirs et les idées voluptueuses « qui les hantaient à la vue d'autres hommes.
Obs. IV. — - Une su qui An saine So et SE intelli-ocier l’idée d'une personne pouvant rum
Obs. V. — Une jeune fille s'était XS.
= et qui maintenant se trouvent en association grotesque avec
3 folle,
s fai par leur mari, comme elle était. Pour se garantir qu'elle n'apouvait plus quitter sa chambre ou recevoir une visite sans’ avoi
nombre de fois,Chez elle et en repos complet la peur n'existait pas. |
Redressement. — C'était une obsession de tenfation ou de mé
Elle ne se méfiait pas de sa vessie mais de sa rósistance contre une 2
sion amoureuse. L'origine de l'obsession le montrait bien. Une
théâtre, elle avait senti à la vue d’un homme qui lui plaisait une
amoureuse accompagnée (comme toujours dans la pollution sponta;
femmes) de l’envie d’uriner. Elle fut obligé à quitter le théâtre, et
moment elle était en proie à la peur d'avoir la même sensation,
envie d'uriner s'était substituće à l'envie amoureuse. Elle guérit |
- plétement.Les observations énumérées, bien qu'elles montren
degré variable de complexité, ont ceci de commun, que
originale (inconciliable) est substituée par une autre idée,
remplagante. Dans les observations qui vont suivre mainte
lidée originale est aussi remplacée mais non par une
idée; elle se trouve substituée par des actes ou impulsio
ont servi à l'origine comme soulagements ou procédés protecétat émotif qui ne leur convient pas mais qui est res
même, et aussi Tests qu’à l'orgine. LdМе — ・ Elle avait commencé à compter pour se se di
de ses idées. obsédantes (de tentation). Elle y avait réussi, mais Vim
de compter s'était substituée à l'obsession primitive.= Obs. VII. — Obsession de „Grübelsucht“ (folie de spéculation),
femme souffrait d’attaques de cette obsession, qui ne cessaient~ temps de maladie, pour y laisser. la place à des peurs hypocondriaq!
sujet de Vattaque était ou une partic du corps ou une fonction, par ext
la respiration: Pourquoi faut-il respirer? Si je ne voulais respirer? своRedressement. — Tout d’abord elle avait souffert de peur de
phobie hypochondriaque assez commune chez les femmes noie
devenir ‘folle, qu "elle jouissait encore de son intelligence, elle avi
mencé å se poser des questions, à s'occuper de problèmes sérieux
tranquillisait d'abord, mais avec le temps cette habitude de la spócu
se substituait à la phobie. Depuis plus de quinze ans des périodes 4
i et de folie d pene appa chez elle.S.
Obs. VIII. — Folie du doute. | Plusieurs cas, qui montraient les |
tômes typiques de cette obsession, mais qui s’expliquaient bien simple-
e personnes avaient souffert ou souffraient encore d'obsessions
et la conscience que l'obsession Jes avait dérangées dans toutes
MR et interrompu maintes fois le cours de leurs pensées provo-
le doute légitime dans la fidélité de leur mémoire. Chacun de nous ~
Ghanceler son assurance et sera obligé de relire une lettre ou de-
e un compte si son attention a été divertie plusieurs fois pendant
tion de l'acte, Le doute est une s ene? bien logique de la pe
ce des obsessions: Da:Obs. IX. — Folie du doute (hésitation). — La fille de Рођа. IV était
me extrêmement tardive dans toutes les actions de la vie ordinaire, ce
uliêrement dans sa toilette. Il lui fallait des heures pour nouer les
ns de ses souliers ou pour se nettoyer les ongles de 1 mains. Elle don- |
omme explication qu'elle ne pouvait faire sa toilette ni pendant que
pensées obsédantes la pr réoccupaient,. ni immédiatement après; de sorte
lle s'était accoutumée à attendre un temps determing ‘après chaque — '
tour de l’idée obsédante. Es : ⑧
Obs. X. — Folie du doute, crainte des papiers. - Une jeune femme,
avait souffert des scrupules après avoir écrit une lettre, et qui dans
ême temps ramassait tous les papiers qu'elle voyait, donnai omme
ication l’aveu d’un amour que jadis elle ne voulait pas confesser. 。
A force de se répéter sans cesse le nom de son bien-aimé, ‘elle fut fut —par la peur que ce nom se serait glissé dans sa plume, qu elle Taurait =
⑥ sur quelque bout de papier dans une minute pensive?). "- i
Obs. XI. — Mysophobie. — Une femme qui. se lavait les mains cent ぎ
ar jour et ne touchait les loquets des portes que ·
Mwssgmenx — ー C⑥tait les cas в de nay Machssez souvent I'hérédité | similair
malade de Tobs. II me ‘racontaitS.
VIN EOS
TD
&gée de 11 ans, qui montrait déjà des obsessions (probala
tionné la grande différence des obsessions et des phobies;
„dans les dernières l’état émotif est toujours l'anxiété, la perpar exemple l'agoraphobie et les autres phobies de la
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de symptômes semblables. Il me fit connaitre un jour un cou:
germain avec obsessions et tic convulsif, et la fille de sa sde remords).
2° Quel est le motif de cette substitution?
Je crois qu ‘en peut l'envisager comme un acte de défe
(Abwehr) du moi contre l’idée inconciliable. Parmi mes mal:
il y en a qui se rappellent 168016 de la volonté pour cha
l’idée ou le souvenir pénible du rayon de la conscience (V
obs. III, IV, XI) En d'autres cas cette expulsion de Tid
inconcili:ble s’est produite d'une manière inconsciente qus
pas laissé trace dans la mémoire des malades.8° Pourquoi l’état émolif associé à l’idée obsédar
s'est-il perpétué, au lieu de s’évanouir comme les autres |
de notre moi?On peut donner cette réponse en al à la théo
développée pour la genèse des symptômes hystérique
M. Breuer et moi!). Ici je veux seulement remarquer que, p
le fait même de la pak on la disparition de l’état émo
doriènt men :ッ ces deux groupes d'obsessions vraies s'ajoute la
des ,phobies“, qu'il faut considérer maintenant, Jai déjàJe pourrais ajouter que les obse. sions sont multiples et
GE les phobies plutöt monotones et typiques. —- Mais ce n'est pas une différence capitale.
On peut discerner aussi peni les phobies deux grou
caractérisés par l’objet de la peur: ‘10 phobies communes:
exagérée des choses que tout le ‘monde abhorre ou er
peu: la nuit, la solitude, la mort, les maladies, les dangers
général, les serpents, ete,: 2° phobies d'occasion, peur de
ditions spéciales, qui n'inspirent pas la crainte à l'hommemotion. n est intéressant à noter. x qus ces A phoh
S.
sont pas obsédantes comme les obsessions vraies et les phobies
mmunes. L'état émotif ici ne parait que dans le cas de ces
| conditions spéciales que le malade évite soigneusement. :
| Le mécanisme des phobies est tout à fait différent ds
lui des obsessions. Ce n'est plus le rågne de la substitution.
i on ne dévoile plus par l’analyse psychique une idée incon-
iable, substituće. On ne trouve jamais autre chose que l’état
motif anxieux, qui par une sorte d’élection a fait ressortir
utes les idées propres à devenir l’objet d’une phobie. Dans
le cas de l'agoraphobie, etc, on rencontre souvent le souvenir
Pune aliaque d'angoisse, et en vérité ce que redoute le malade
c’est l'événement d'une telle attaque dans les conditions spéciales
il eroit ne pouvoir y échapper | 4 ⑧
L'angoisse de cet état émotif, qui est au fond des phobies,
est pas dérivé d'un souvenir quelconque; on doit bien se
emander quelle peut étre la source de cette condition puis-
sante du système nerveux.Eh bien j'espère pouvoir démontrer une autre fois qu il y
lieu de constituer une névrose spéciale, la mévrose anvieuse,
le laquelle cet état émotif est le symptôme principal; je
onnerai lénumération de ses symptômes variés, et j'insisteraim ce quil faut différencier cette névrose de la neurasthénie,
vec laquelle elle est maintenant confondue. Ainsi les phobies
ont part de la névrose anzieuse, et elles sont presque toujours
compagnées d'autres symptômes de la même série. SLa névrose anxieuse est d origine sexuelle, elle aussi, autant
jue je puis voir, mais elle ne se rattache pas à dos idées
rées de la vie sexuelle: elle n'a pas de mécanisme psychique,ension ESERIES, proroduse ii Sola ou irritation
B. sans satisfaction | des nots, de
forcée, ete.). | 3vrai dire. Son étiologie ‘spécifique ‘est accumulation de la
S.
un événement très fréquent. On peut trouver qu'il y av:
commencement de la maladie une phobie développée comme :
ptôme de la névrose anxieuse. L'idée qui constitue la phobiidée ou plutôt par le procédé protecteur qui semblait soula;
peur. L'obs. VI (folie de la spéculation) présente un bel exe
de cette catégorie, phobie doublée d'une obsession vraie par
stitution.
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