Société des médecins de Vienne 1887-062/1887
S.

 

ÉTRANGER

 


SOCIÉTÉ DES MÉDECINS DE VIENNE.


Séance du 29 avril 1887.

Résection du nerf maxillaire inférieur
au niveau du trou ovale

M. Salzer. — Le malade qui est devant
vous était affligé depuis 1883 d'une névralgie
très violente de la branche inférieure du tri­

jumeau gauche. Il a subi quatre opérations
sur le nerf buccinateur. Celles-ci n'ont jamais
amené qu'un soulagement de courte durée. Dans
la clinique de M. Billroth, on fit une liga­
ture de l'artère carotide primitive, parce
que on espéra peu de soulagement et l'on
décida d'avoir recours aux injections de mor­
phine et de résorcine de manière à apaiser
le mal alors. L'idée de réséquer le nerf, au
niveau même du trou ovale, je cherchai
une application à la quelle j'étais déjà arrivé
but et, avec l'autorisation de M. Billroth, je
tentai cette opération le 30 mars.

J'ai fait une résection temporaire du
malaire, puis j'ai sectionné le muscle tempo­
ral, et j'ai réussi à réséquer le nerf maxillaire
sphénoïde jusqu'au niveau du trou ovale. Le
malade perdit peu de sang pendant l'opé­
ration, et elle fut très courte parce que l'artère
musculaire, j'ai réséqué une grande longueur
de nerf maxillaire. Le nerf est réséqué à
la branche motrice. Depuis le jour de l'opéra­
tion, le malade ne ressent plus de douleur,
et le temps seul est à même de prouver
qu'on puisse apprécier la valeur de l'opéra­
tion.

Les modifications de la sensibilité ont été
celles que faisait prévoir l'anatomie. Cepen­
dant, on est étonné de la grande finesse. Il
y a plutôt diminution de la sensibilité qu'anes­
thésie complète.


Circulation cérébrale
et communication du cerveau

M. Albert. — Il y a une accélération du
cours du sang à la suite de la commotion cé­
rébrale. Je n'ai pas à faire celle qui a la mé­
thode de Gärtner et Wagner, qu'il revient du
cerveau une quantité moins petite du
globule de sang veineux, quand on donne des
coups de marteau sur le crâne. Cette accé­
lération est en raison d'une augmentation de
mentation de la pression artérielle qui dépend
de l'excitation du vasomoteur. Elle
serait alors décuplée. Cependant, il faut
que la tension est revenue au chiffre normal.


Action du strophanthus hispidus
sur le cœur

M. Drasche. — Le Strophanthus hispidus,
plante grimpante de l'Afrique occidentale,
renferme principalement dans les semences
la matière végétale connue sous le nom de
strophanthine. Ce corps a été reconnu en
effet se rapprochant d'une manière étonnante
en réclamant de la digitale. Fraser a employé la
teinture de strophanthine dont il donne jus­
qu'à dix-huit ou vingt gouttes par jour.

J'ai donné la même teinture à des doses
moindres à mon tour. J'ai aussi obtenu les
mêmes résultats. La strophanthine chez les
sujets sains, ralentit le pouls et augmente
la pression artérielle. Elle calme les douleurs
et souvent d'une façon instantanée. Dans les
contractions du cœur elle agit comme la di­
gitale. Augmentée, la diurèse fait disparaître
la dyspnée. Le médicament ne s'accumule pas
dans les organes. J'ai pu observer, dans **dix**
**fois sans observer aucun inconvénient**, de l'u­
se dans de l'hémédrine. Je l'ai employée
ce préparant sur le **sujet** que vous voyez.

M. Teleky. — Chez un malade que j'ai
observé, une grande diminution de la diurèse
strophanthine a été absolument sans action.
En revanche, la digitale amenait régulière­
ment la diurèse.

Dr F R E U D.